🎣 Comment ferrer vos lecteurs comme des pros ?
#14 - Et on cause également schéma bien foutu pour piloter sa stratégie de contenu, démarketing, recyclage de contenus, ou encore réhabilitation des adverbes.
Allez, avouez-le : vous aussi, vous adorez les hacks, les templates et les frameworks bien shiny pour essayer de coller votre audience à leurs écrans comme des berniques à un rocher.
Ça tombe à pic (à glace), j’en ai un autre dans ma besace à vous proposer : le Hook Model. Par contre, pour une fois, c’est pas un truc tout pété inventé par un jeune influenceur LinkedIn, non non.
Inventé par Nir Eyal (un auteur et conférencier connu qu’il paraît), ce framework originellement conçu pour les produits essaie d’hameçonner les hordes de pigeons que nous sommes grâce à un p’tit cycle vicelard : déclencheur > action > récompense > investissement.
Petit exemple avec LinkedIn où, à la base, vous n’étiez venu·e que pour balancer votre CV :
Déclencheur. LinkedIn vous balance une notification du style "Yvonne-Christelle a aimé votre commentaire". Flatté·e, vous cliquez, juste pour voir. Puis, à force, c'est devenu un réflexe : dès que vous êtes coincé·e dans une réunion relou ou que le métro est en retard, hop, ouverture automatique de l’appli.
Action. Vous scrollez. Tous les jours. Peu importe que votre métro soit en retard ou pas. Vous commencez à aimer les posts de pseudo-inspiration corporates, ou ceux de ce type, Albert, ce recruteur qui "se connecte" avec 56 personnes par minute.
Récompense. LinkedIn sait pimenter votre feed : un jour, une belle success story d’entrepreneur ; le lendemain, un débat à rallonge sur l’écriture inclusive qui finit en clash fatal ; et parfois même, un meme corporate qui vous décroche un sourire. C’est fou LinkedIn, on peut s’y marrer ! C’est vachement fun en fait !
Investissement. Vous commentez, vous partagez, vous postez même votre propre contenu. Résultat : votre feed est de plus en plus calibré à vos goûts (ou à ce que l'algorithme pense être vos goûts, parce que bon), et LinkedIn capitalise sur votre engagement pour vous garder captif. Hourra !
Évidemment, ça marche aussi pour une stratégie de contenu, comme l’illustre cet article sur Animalz (oui, je sais, encore eux) :
Des déclencheurs pour initier l’interaction avec votre contenu : exemple avec Buffer et Canva, qui maximisent leur impact en diversifiant leurs canaux pour toucher leur audience là où elle se trouve déjà.
Faciliter l’engagement avec des contenus clairs et accessibles. Animalz prend notamment exemple des titres de Notion, qui provoquent la curiosité chez l’utilisateur.
Pour les récompenses, il peut s’agir de données exclusives, d’outils pratiques, de guides ou autres assets qui maintiennent l’intérêt. Exemple : Zendesk joue la carte de la fidélisation avec des insights uniques.
Enfin, on invite l’audience à s’investir, que ce soit via des commentaires, des quiz (comme chez BuzzFeed) ou des enquêtes (cf Stack Overflow).
Non, ça ne révolutionne rien fondamentalement.
Mais c’est toujours mieux que de partir à poil sans stratégie.
🎙️ Caspian Studios balance un gros coup de pied dans les testicouilles du marketing B2B avec Murder in HR, un podcast fictionnel qui cartonne. Plutôt que d’enchaîner les sempiternelles études de cas, ils misent sur une intrigue true-crime captivante (et absurde) : une RH brillante découvre que sa boîte est un repaire d’assassins. Résultat ? +1,1 million d’écoutes en 6 mois et une refonte totale de leur stratégie B2B. Perso, c’est ma petite lueur d’espoir du moment : oui, on peut encore innover brillamment plutôt que de cracher tout le temps la même soupe.
💍 Un schéma pour les unir tous : parfois, on tombe sur des infographies où on se dit, d’un air vaguement jaloux : “han, mais c’est super bien !”. Ben c’est ce qui s’est passé avec celle de Paul Grillet. Le bougre a pondu un super schéma pour déterminer quels types de contenus produire en fonction de ses ressources / objectifs. À imprimer au format A1, of course.
🤔 Est-ce qu’on peut inciter à moins consommer avec les outils du marketing ? C’est ce à quoi vous invite à réfléchir Muriel Vandermeulen avec cet article, lequel explore le concept du “démarketing” - une stratégie de com’ qui invite à une consommation responsable et réduite en utilisant les codes mêmes du marketing traditionnel. Et moi, je trouve ça vachement rigolo de caler ça en parallèle de l’article d’Animalz cité plus haut.
💸 De quel budget a-t-on besoin pour son content marketing ? Super question à l’heure où certaines boîtes coupent les budgets com’ et/ou payent leurs prestataires en retard, mais ceci est une autre histoire. En tout cas, cet article vous donnera des éléments de réponse.
Vous avez p'têt entendu parler d'une initiative qui a fait un peu de boucan parmi ces salauds de wokes : le "Projet 2025".
Portée par des néo-puritains qui semblent avoir débarqués au 21ème siècle, cette vision conservatrice veut transformer en profondeur l'administration fédérale américaine pour aligner le pays sur des valeurs jugées vachement plus authentiques, comme apprendre à ses enfants que la Terre est plate ou remettre ces fichues bonnes femmes à leur juste place : dans la cuisine.
On se donne rendez-vous dans ce petit carrousel sur LinkedIn pour décortiquer tout ça, et analyser comment cette merveilleuse idée va être mise en œuvre (je vous renvoie également au récent article de Camille, et aux carrourous d’Hanna pour + d’insights) :
Le parpaing de cette édition est décerné à Emilie Guillerez (que l’on a déjà rencontrée dans le dossier “Écrire, c’est un vrai métier ?”), laquelle se propose de réhabiliter avec justesse une catégorie de mots injustement balancée sur le bûcher de l’écrit façon autodafé : les adverbes.
Car, oui, les adverbes peuvent être utiles, et même délicieusement sonores à l’oreille : je vous laisse vous enquiller ce petit carrousel, et n’oubliez pas d’insulter en commentaire le prochain copywriter qui vous dira de “SuPriMé Les AdvERbe C MocH LOL”.
On a beau en parler, le répéter, le rabâcher que c’est important, je n’ai pas l’impression que beaucoup de boîtes se mettent au recyclage de contenu.
Pourtant, avant même de produire à toute berzingue des contenus nuls que personne ne verra, est-ce qu’il ne vaudrait mieux pas capitaliser sur ceux qui existent déjà ?
Petite review du sujet avec Victoria Debargue qui maîtrise le truc à la perfection :
Si vous manipulez quasi-quotidiennement l’IA générative comme moi, vous vous êtes forcément exclamé un jour : “fichtre alors, c’est relou tous ces abos à droite et à gauche, si seulement y’avait une IA qui ferait tout à la fois”.
Bon, pour l’instant, elle n’existe pas encore. Par contre, une plateforme s’est donné pour mission de centraliser la plupart des IA existantes, qu’elles soient texte, image, vidéo ou sonore : c’est 1minAI.
Ayant 100 balles à liquider, j’ai donc topé la version Business sur Stack Social ; licence “à vie”, donc pas grand-chose à “perdre”. Et ma foi, c’est plutôt intéressant (mention spéciale au chat multi-IA qui permet de multiplier les propositions et de confronter les résultats entre eux), même si certains éléments génératifs semblent manquer à l’appel, notamment sur Midjourney.
Dernier regret : même en business, j’ai l’impression que ça part vachement vite, les crédits. Ou alors, j’en ai un usage trop important, j’sais pas.
🔥 Bluesky goûte à son tour à l’enfer de la modération : après une croissance explosive ces derniers jours, l’équipe a annoncé vendredi avoir reçu 42 000 signalements en seulement 24 heures. Quand on songe aux 360 000 rapports enregistrés sur toute l’année 2023, ça laisse songeur.
✊ L'algorithme de X a été modifié pour favoriser les comptes à tendance républicaine : petite étude qui démontre la modification de l’algorithme de Twitter à des fins partisanes.
🎥 Spotify commence à rémunérer les créateurs de vidéo : et très clairement, ils ont envie de faire la nique à YouTube.
💸 Une étude révèle qu'environ un tiers des abonnés aux plateformes de streaming ne paient pas en continu : eh vi, ils préfèrent des abonnements morcelés dans le temps (et ça ne risque pas de s’arranger).
🫠 Comment que vous avez trouvé cette édition (un peu remaniée mais pas trop) ?
Vous pouvez m'aider à le savoir en likant l’édition (ou pas) ci-dessous, voire en laissant un commentaire salé comme la Mer Morte.
Si ça vous a botté, vous pouvez aider cette noble missive à se tailler une réputation par-delà les mers de Substack :
À la revoyure !
Aha, on a en effet pas trop de difficultés à interrompre notre abonnement Disney+ pour quelques mois !
Par contre, on n'a jamais arrêté Netflix. Même quand on a une courte période où rien ne nous intéresse, ils savent nous retenir avec ce qu'ils vont avoir très bientôt.
Pour ce qui est de Spotify, je ne sais pas trop s'ils vont réussir à tirer leur épingle du jeu sur la vidéo, ça me paraît compliqué. 🤔 Mais l'avenir nous le dira.
Merci une fois de plus pour cette veille de qualitay.
J'ai osé sortir de ma cuisine et ôter mon tablier pour répondre à cette newsletter bourrée d'infos qui tombent à pic. Démarketing et empowerment du consommateur sont dans ma ligne de mire.
Sinon, j'apprécie ton obsession pour Neil Patel qui apparaît cette fois sous son homonyme. Tu es un Dieu.